THÈME SPÉCIAL: RÉCITS SUR LA CRÉATION ET LE DÉLUGE DANS LE PROCHE-ORIENT ANTIQUE

I. Récits Bibliques sur la création

A. Genèse 1:1-2:3

B. Psaumes 8; 19; 33; 50; 104; 148

C. Nouveau Testament (cfr. Jean 1:3; 1 Cor. 8:6; Col. 1:16; Héb. 1:2)


II. Récits sur la création émanant du Proche-Orient Antique (sources archéologiques)

A. Les plus anciens parallèles littéraires du contexte culturel de Genèse 1-11 connus sont les tablettes cunéiformes Ebla du nord de la Syrie, datant d’environ 2.500 av. J.-C., écrites en Akkadien.

B. Récits sur la Création

1. Le récit Mésopotamien le plus proche du récit biblique sur la création, “Enuma Elish,” date soit (1) d’environ 1900-1700 av. J.-C., selon la Bible d’Étude de New International Version, soit (2) d’environ 1000 av. J.-C. selon John H. Walton, dans son livre “Ancient Israelite Literature in Its Cultural Context,” p. 21. Ce récit fut trouvé dans la bibliothèque d’Assurbanipal à Ninive, et d’autres copies ont été trouvés à plusieurs autres endroits. Il y a sept tablettes cunéiformes qui décrivent la création, écrites en Akkadien par Marduk.

a. Les dieux Apsu (d’eau douce - mâle) et Tiamat (d’eau salée - femelle) avaient des enfants indisciplinés et bruyants. Ces deux dieux cherchaient à faire taire les jeunes dieux.

b. Un des enfants d’Ea/Enki et Damkina, Marduk (le dieu en chef de l’émergeante ville de Babylone), vainquit Tiamat, puis forma la terre et le ciel avec son corps (de Tiamat).

c. Ea forma l’humanité à partir du corps d’un autre dieu vaincu, Kingou, qui fut le consort mâle de Tiamat après la mort d’Apsu. L’humanité est issue du sang de Kingou.

d. Marduk fut désigné chef du panthéon Babylonien.

2. “Le Sceau de la Création” est une tablette cunéiforme qui est une peinture d’un homme et une femme nus sous un arbre fruitier, avec un serpent enroulé autour du tronc de l’arbre et positionné au-dessus de l’épaule de la femme comme s’il lui parlait.

Alfred J. Hoerth, un conservateur et professeur d’archéologie à Wheaton College, a dit que le Sceau est aujourd’hui interprété comme référant à la prostitution. C’est là un bon exemple de la façon dont les artefacts [objets/reliques] du passé sont interprétées différemment par des individus au fil du temps. Cette évidence particulière doit être réévaluée.


III. Récits sur le Délige émanant du Proche-Orient Antique (sources archéologiques)

A. L’Épopée d’Atrahasis rapporte la rébellion des dieux inférieurs à cause des corvées leur imposées et la création de sept couples humains (à partir de l’argile, du sang, et de la salive) pour venir exécuter les tâches jusquelà assignées aux dieux inférieurs. Les humains furent par la suite détruits à cause de (1) la surpopulation et (2) du bruit. Les humains furent progressivement réduits en nombre par une peste, deux famines, et finalement un déluge, plannifié par Enlil. Atrahasis construisit alors un bateau et prit à bord divers animaux afin de les sauver des eaux. Ces événements majeurs sont présentés dans le même ordre dans Genèse 1-8. Cette composition cunéiforme date de la même époque que les Épopées d’Enuma Elish et de Gilgamesh, c’est-à-dire aux environs de 1900-1700 av. J.-C.,

et elles sont toutes en langue Akkadienne.

B. Le Déluge de Noé

1. Une tablette Sumérienne de Nippur, appelée Genèse d’Eridu, datant d’environ 1600 av. J.-C., rapporte l’histoire de Ziusudra et d’un déluge à venir.

a. Enka, le dieu des eaux, prévint Ziusudra d’un déluge à venir.

b. Ziusudra, un roi-sacrificateur, crut cette révélation et construisit un immense bateau carré dans lequel il stocka toutes sortes de graines.

c. Le déluge dura sept jours.

d. Ziusudra ouvrit une fenêtre du bateau et lacha plusieurs oiseaux pour se rendre compte si la terre ferme était apparue.

e. Il offrit également en sacrifice un bœuf et un mouton quand il sortit du bateau

2. Un récit d’un déluge Babylonien émanant de quatre tablettes Sumériennes et connu sous le nom d’Épopée de Gilgamesh, datant d’environ 2500-2400 av. J.-C., quoique la forme composite cunéiforme écrite en Akkadien, date de beaucoup plus tard ( 1900-1700 av. J.-C.). Il rapporte l’histoire d’un survivant du déluge nommé Utnapishtim, qui raconte à Gilgamesh, le roi d’Uruk, comment il a survécu au grand déluge et a obtenu la vie éternelle:

a. Ea, le dieu des eaux, prévint Utnapishtim (forme Babylonienne de Ziusudra) d’un déluge à venir et lui dit de construire un bateau.

b. Utnapishtim et sa famille, avec quelques plantes médicinales sélectionnées, survécurent au déluge.

c. Le déluge dura sept jours.

d. Le bateau vint échouer sur le Mont Nisir, au nord de la Perse.

e. Il lacha 3 oiseaux différents pour voir si la terre ferme était apparue.

C. Tous les récits de la littérature Mésopotamienne qui décrivent un déluge antique dérivent tous d’une même source. Les noms varient souvent, mais l’intrigue demeure la même. Un exemple est que Ziusudra, Atrahasis, et Utnapishtim représentent tous le même roi humain.

D. Ces parallèles historiques des premiers événements du livre de Genèse peuvent être expliqués à la lumière de la connaissance et l’expérience de Dieu (ou voir le point VI) par l’homme d’avant la dispersion (Genèse 1-11). Ces souvenirs fondamentaux véridiques et historiques ont été arrangés et mythifiés dans des récits relatifs au déluge courants à travers le monde. On peut dire la même chose non seulement de la création (Gen. 1:1-2:3) et du déluge (Genèse 6-9), mais aussi des unions entre les êtres humains et angéliques (Genèse 6).


IV. Autres informations archéologiques – Époque des Patriarches (Âge du Bronze Moyen)

A. Les Tablettes Mari – textes cunéiformes légaux (culture Ammonite) et personnels en langue Akkadienne, datant d’environ 1700 av. J.-C.

B. Les Tablettes Nuzi – archives cunéiformes de certaines familles (culture Hourrite ou Horienne) écrites en Akkadien et excavées à environ 100 miles au Sud-Est de Ninive, datant d’environ 1500-1300 av. J.-C. Elles consignent des procédures familiales et commerciales. Pour d’autres exemples spécifiques, voir le livre de John H. Walton intitulé “Ancient Israelite Literature in its Cultural Context,” pp. 52-58.

C. Les Tablettes Alalak – textes cunéiformes du Nord de la Syrie, datant d’environ 2000 av. J.- C.

D. Certains des noms trouvés dans le livre de Genèse sont cités comme noms de lieux dans les Tablettes Mari: Serug, Péleg, Térach, et Nachor. D’autres noms bibliques y sont également fréquents: Abraham, Isaac, Jacob, Laban, et Joseph. Cela démontre que les noms bibliques correspondent à cette époque et cette contrée.

E. “Les études historiographiques comparatives ont demontré qu’à côté des Hittites, les anciens Hébreux étaient les consignateurs les plus précis, les plus objectifs, et les plus responsables de l’histoire du Proche-Orient,” dixit R. K. Harrison, dans son livre “Biblical Criticism,” p. 5.

F. L’archéologie a prouvé être très utile dans la confirmation de l’historicité de la Bible. Cependant, la prudence s’impose. En effet, l’archéologie n’est pas un guide absolument digne de confiance en raison de:

1. techniques pauvres utilisées lors des premières excavations/fouilles

2. diverses interprétations, très subjectives des artefacts [objets/reliques] qui ont été découverts

3. l’absence d’accord sur la chronologie du Proche-Orient Antique (quoique l’on en développe une à partir des cernes des arbres et de la poterie)


V. Les récits Egyptiens sur la création peuvent être lus dans le livre de John H. Walton intitulé “Ancient Israelite Literature in Its Cultural Context” (Grand Rapids, MI: Zondervan, 1990) pp. 23-24, 32-34:

A. Dans la littérature Egyptienne, la création a débuté avec de l’eau primitive, non structurée, et chaotique. La création était appréhendée comme une structure croîssant/se développant (colline/montagne) à partir du chaos aquatique.

B. Dans la littérature Egyptienne de Memphis, la création émane de la parole de Ptah.

C. Chacune des grandes villes de l'Egypte avait des traditions distinctes mettant l’accent sur leurs divinités supérieures.


VI. Un livre récent écrit par John H. Walton et intitulé “The Lost World of Genesis One,” IVP, 2009, montre la relation qui existe entre le divin et le cosmos, dans les croyances du Proche-Orient

Antique dans une lumière nouvelle. Il affirme (et je suis d’accord avec lui) qu’il ne s’agit pas tellement de qui a copié qui, mais du consensus culturel général de l’ensemble du Proche-Orient sur l’unité entre le “naturel” et le “supernaturel.” Cette perspective était partagée par toutes les cultures. Celle d’Israël était uniquement monothéiste, mais partageait aussi les perspectives culturelles.

Un autre livre récent écrit par John H. Walton, “Genesis 1 As Ancient Cosmology (2011),” est d’une grande utilité pour pouvoir appréhender quelle était la compréhension que les premiers lecteurs/auditeurs de Genèse 1-11 en avaient. Rappelons-nous que ça ne peut signifier aujour- d’hui ce que ça n’a jamais signifié alors!


Copyright © 2014 Bible Lessons International